Lorsque
je l’ai rencontré, il m’a laissé une première impression positive très forte. Il
est très rare de faire la connaissance d’une personne dont les yeux transmettent
une générosité et une sagesse si intense. Nous nous somme serré la main et
présenté. En face de moi, j’avais un jeune de 24 ans, étudiant en psychologie, et
volontaire français. Il était déjà familiarisé avec l’Association STEA de Satu
Mare, comportant l’équipe et les bénéficiaires. Par la suite, j’ai appris qu’il
était venu ici à plusieurs reprises…
Melki Andres TSEDEQ est le secrétaire général de l’organisation française
Solidarité Enfance Roumanie, une des
organisations étrangères qui soutient financièrement l’Association STEA. C’est
une personne qui a beaucoup voyagé, connaissant les problèmes que la société
roumaine rencontre, aidant et apportant également le sourire à ceux qui entrent
en contact avec lui. C’est donc pour cela que je lui ai demandé de répondre aux
questions suivantes :
-Depuis quand connais-tu la Roumanie ?
M.A.T- La première fois que je suis venu à
l’Association STEA et en Roumanie, c’était à Noël 2008. Depuis cela, j’y suis
revenu 13 fois. J’ai cependant visité d’ autres endroits en dehors de Satu
Mare.
-Quelle image as-tu de la
Roumanie et de ses habitants ?
M.A.T- Sincèrement, je regrette la situation
actuelle. Je ne viens pas ici simplement pour le volontariat. J’aime aussi
beaucoup les gens d’ici, et ce pays. C’est dommage que les roumains, qui ont un
grand potentiel, ne le valorise pas pour
améliorer leur vie, leurs actions et leurs directions. Après une visite en
Roumanie, je raconte souvent aux volontaires français mon voyage, et ils sont
toujours impressionnés par l’hospitalité des roumains. La vérité est que, nul
part ailleurs, je n’ai eu la chance de rencontrer une hospitalité si grande qu’en
Roumanie.
-Peux-tu nous dire si, en
tant que volontaire, tu as vécu une expérience marquante ?
M.A.T- En général, toutes les expériences que
j’ai vécues jusqu’à présent en tant que volontaire ici ou en Inde ont été assez
intenses. Mais l’histoire d’un autre volontaire français, ayant été dans un
orphelinat roumain, m’a énormément marquée. Je ne vais pas m’attarder
là-dessus, mais je peux dire que c’est l’une des raisons pour lesquelles je
suis venu en Roumanie et que je continue de le faire.
-Durant une semaine (période
du 3 au 10 juillet 2013), vous avez dormi, toi et les 3 français de ton équipe,
dans l’appartement social de l’Association STEA. Vous avez mangé avec ces
enfants et jeunes bénéficiaires, même si vous auriez pu habiter dans un hôtel…
M.A.T- C’est exact. Quand nous sommes partis,
nous sommes venus avec l’idée que nous n’avions qu’une durée limitée pour
passer du temps avec ces jeunes et enfants sans abri, ou qui se trouvent dans
des situations difficiles. Par conséquent, nous ne pensions qu’à profiter de
chaque moment à leur côté. Il se passe aussi une chose très intéressante :
quand ils viennent en groupe, les bénévoles français partent avec l’idée de
leur venir en aide... Mais une fois sur place, ils apprennent à connaître les
autres, ainsi que leurs problèmes, et par la suite, il arrive qu’ils se lient
d’amitié avec les bénéficiaires de l’association et surtout, ils réalisent
qu’ils sont EGAUX. C’est en pensant, et en vivant comme eux que nous sommes le
plus apte à les aider.
-Qu’est-ce que le
volontariat et le travail avec ces personnes
représentent pour toi ?
M.A.T- Pour moi, le volontariat signifie un pas
en avant que chacun devrait faire pour développer ses capacités, ses aptitudes,
sa vision de la vie. Une fois que tu as commencé à faire du volontariat, tu as
fait un grand pas en avant. Apres, tu établis ton objectif : aider les gens.
Miraculeusement, il arrive que je reçoive plus que je ne donne. En tout cas,
c’est mon impression. Quand je suis revenu en France après ma première expérience
à l’Association STEA, j’ai senti que je n’en avais pas fait assez. Nous y
sommes retournés l’année suivante et nous avons offert plus car notre point de
vue était différent vis-à-vis de notre interaction avec les enfants et les
jeunes de la rue. Nous avons été moins égoïstes et nous avons voulu nous
améliorer chaque jour, continué à faire des efforts pour être de plus en plus
efficaces au fil des ans. Le volontariat est une chose que je fais premièrement
pour moi, de bon cœur, et cela me procure un immense plaisir. Mais c’est aussi
un moyen de devenir plus responsable, et de découvrir de nouvelles choses.
- Par rapport à cela… j’ai
appris à apprécier avec les petites choses du quotidien, alors qu’avant
travailler avec eux me semblait insignifiant. As-tu appris quelque chose ?
M.A.T- Je peux dire que j’ai appris différentes
choses. Par exemple, la patience : ils vivent dans des conditions difficiles,
mais le font tout de même avec patience, calme, sans se précipiter. J’ai appris
à rire plus, à prendre la vie avec humour et philosophie, en général, comme ils
le font. En vérité, j’ai beaucoup appris et je continue à apprendre des choses
grâce à eux, et cela me rend très heureux.
-Melki, je te remercie pour
le temps que tu m’as accordé. On se revoit l’année prochaine ! Et si tu as
un conseil à donner aux jeunes roumains qui pourraient faire du volontariat
mais ne le font pas…
M.A.T- Je vais leur transmettre ce que je
transmets aux jeunes français : aller à l’Association STEA, connaître les
bénéficiaires, écouter leurs histoires et voir comment ils vivent. Apres avoir vu tout
ça, à eux de décider pour la suite.
Niciun comentariu:
Trimiteți un comentariu